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Formation Contes
Les conteurs et conteuses de RESSAC ne sont pas des professionnels du conte. Mais ils ont à cœur de se former par l’écoute, la rencontre avec d’autres conteurs, par les lectures et le partage.
Se former pour conter
Enrichir son répertoire
De plus, l’association organise, chaque année, une journée de formation avec un conteur professionnel. Cette formation, destinée à renforcer la cohésion de l‘équipe et sa capacité à travailler ensemble, est axée sur l‘art du conteur et sur le répertoire.
2018 – « Personnages et dialogues dans les contes » avec Ralph Nataf
Il est parfois difficile, dans un conte, de présenter les passages où les personnages échangent des paroles : déclarations d’amour, conseils, disputes,etc., abondent, et le conteur doit exprimer les sentiments des divers personnages par ses mots, ses gestes, ses mimiques, sa voix… Qu’il soit débutant ou expérimenté il (elle) est souvent mal à l’aise dans ces moments importants et délicats !
Ralph Nataf a exposé cette problématique de la façon la plus claire et la plus complète
Puis il a demandé à chacun des participants au stage de dire un épisode de conte avec dialogue, et il a su, par ses remarques avisées, les aider à rendre leurs histoires encore plus vivantes. Tous repartis avec des conseils personnalisés fort précieux pour la suite de leur pratique.
2017 – Animer des « ateliers contes » intergénérationnels avec Gigi Bigot
Il s’agit d’expérimenter ensemble des activités et des jeux d’improvisation qui peuvent être proposés lors d’ateliers intergénérationnels. En veillant à ce que tous prennent du plaisir à écouter, regarder… autant qu’à participer.
« Il s’agit de jouer ensemble. Ce qui pour les enfants sera structurant comme faire la différence entre le vrai et l’imaginaire, sera une véritable évasion pour les personnes âgées. Partager le rire, partager le rêve, partager les mots sont une belle façon d’aller vers l’autre tout en trouvant de la nourriture pour soi-même. Il s’agit de rester… vivant ! »
2016 – Un travail individualisé avec Caroline Sire
D’abord formée à la danse classique et contemporaine, Caroline Sire a appris le chant traditionnel en Irlande et poursuivi cette expérience de chanteuse dans un groupe de blues et avec le chant médiéval, avant de découvrir le monde du conte avec Abbi Patrix à l’occasion de la création du spectacle «L’Errance de Graïnne ».
Elle enchaîne stages, spectacles et formations au sein de la Compagnie du Cercle pendant quatre ans. En 1995, lauréate du Prix Romain Rolland – décerné par le Ministère de la Culture, elle rejoint la Compagnie Sopanam de K.N. Panikkar, auteur et metteur en scène, au Kerala, pour un travail de recherche d’une année sur l’anthropologie théâtrale et la tradition orale. Elle poursuit son chemin avec le Labo de la Maison du Conte de Chevilly-la-Rue, puis le Théâtre du Mouvement à Montreuil. Enfin, elle crée sa propre compagnie Vortex.
« Je crois, dit-elle, que la chose la plus précieuse que j’aurais apprise au cours de mes années d’’apprentissage au sein de la Compagnie du Cercle, c’est que peu importe les moyens artistiques et/ou techniques qu’on utilise, c’est avant tout le sens que cela a – pour un individu donné – de raconter cette histoire-là, à ce moment-là, qui va faire émerger la possibilité d’une narration qu’Abbi Patrix appelle organique. »
Dans les stages et formations qu’elle anime, Caroline Sire aime plus particulièrement se pencher sur la question de « l’état d’être » du conteur, d’où il parle et comment il peut maintenir cet état d’innocence par rapport à sa propre parole : déjouer la volonté « intellectuelle » pour mieux entrer dans la dimension organique et énergétique de l’histoire.
Cette formation n’avait pas de thématique particulière. Chacun(e) devait venir avec une histoire courte ou un passage d’une plus longue histoire. L’objectif : donner à chacun(e) des pistes de travail individualisées, très concrètes et précises, qui lui permettent de progresser.
On apprend beaucoup en regardant les autres travailler…
2015 – Rêver les contes avec Gigi Bigot
Nous connaissions Gigi Bigot, par ses livres et ses disques, la master-class enregistrée à la Maison du conte de Chevilly la Rue. L’une d’entre nous l’a rencontrée au Festival Interculturel du Conte à Vassivière, en Limousin et a été si enthousiasmée que nous lui avons demandé de nous faire travailler une journée.
« Le conte que j’aime, c’est celui qui allume mon cinéma, qui m’emporte, qui me fait rire, ou qui m’émeut… du vivant quoi ! »
Gigi Bigot se présente comme une militante du rêve. « Le conte que j’aime, c’est celui qui allume mon cinéma, qui m’emporte, qui me fait rire, ou qui m’émeut… du vivant quoi ! »
Elle s’interroge sur la place du conte dans l’éducation et dans la société. Comment se fait-il que les hommes de toutes les cultures aient colporté des contes et des légendes ? Quel moteur a fait que le bouche à oreille ait répandu inlassablement ces histoires sur la terre entière au cours des siècles ? Quelle compréhension du monde nous apportent-elles ? Quel regard nous proposent-elles sur notre condition de passager de la planète Terre, suspendue au milieu de l’univers sans que plus personne ne s’en étonne ? En quoi cette parole-là peut-elle avoir sa place à côté de la parole « sociale », celle qui nous permet de vivre en bonne intelligence avec des droits et des devoirs, du permis et de l’interdit ? Quelle est la force de l’imaginaire à côté de l’informatif, du rationnel, du scientifique ?
« Gigi Bigot a poursuivi cette recherche en 2016-2017 avec « Conte… et décontamination », des ateliers mensuels organisés d’abord au Centre d’animation de la Poterne des peupliers et, à partir de janvier 2017, à la Mission bretonne, 22 rue Delambre, Paris 14e. Chaque atelier se déroule en deux parties : la découverte du travail d’un conteur (Pépito Matéo, Jihad Darwiche, Marc Buléon, Cécile Delhommeau…) et une partie pratique avec des exercices collectifs.
Le travail du conteur porte sur :
— la voix, comme une musique (faire des ruptures, changer de débit), le rythme, le sens du silence (en quoi parle-t-il, fait-il corps avec le récit ?) ;
— les images, comme un cinéma dans la tête : plus on a d’images dans sa tête, plus on en déclenche chez ceux qui vous écoutent. Faire appel à des images réelles, des souvenirs. « Les contes il faut avoir le temps de les rêver ».
— le goût de la langue : il faut avoir un langage évocateur, métaphorique, poétique, il faut savourer les mots… Comment les mots peuvent-ils mettre en scène l’histoire, les personnages, le mouvement ?
— le contenu : qu’est-ce qu’on dit quand on conte ? Faire la chasse au misérabilisme (il y a des pauvres dans les contes, mais on ne fait pas l‘apologie de la misère), aux clichés (il y a aussi des princesses : qu’est-ce qu’on met dans ces princesses ?), au mental : le héros du conte se définit par ses actes, son parcours ; il n’explicite pas ses sentiments, il les vit.
Le dernier axe de travail aurait été la gestuelle, mais nous n’avons pas eu le temps de l’aborder.
2014 – Formulettes, comptines et randonnées avec Chantal Grimm
Musicienne, chanteuse, animatrice de stages d’écriture (chanson, conte musical, récit de vie) à l‘université et dans de nombreuses associations, dont le Château-Ouvrier, Chantal Grimm a fait collection des comptines de tous les pays où elle a voyagé en tant qu’ambassadrice de la culture française et a créé deux spectacles pour enfants : un conte musical pour jeune public : La légende du Dodo (1995-2001), et une animation pour tout petits : Allons d’ce pas à l‘opéra, jouée en bibliothèque et au théâtre (2002-2005), reprise en 2010 sous le titre La petite fugue des animaux. Chantal Grimm a créé dans la revue La Grande Oreille (revue des arts de la parole), une rubrique régulière : « La Cuisine des mots », mode d’emploi des figures de style et autres jeux de l’oralité.
Quel est l’intérêt de cette rubrique pour les conteurs ? : « Le conte appartient à la littérature orale, il se transmet et il se transforme, c’est sa nature même. Son canevas peut être universel mais être conteur ou conteuse signifie justement s’approprier ce canevas et le rebroder à sa manière. La broderie finale en question doit elle-même garder une certaine souplesse. En tous cas c’est son ouvrage à soi. Là est la grande différence entre le conteur et le comédien. On doit aussi soigner son auditoire, lui lancer des fils pour qu’il participe à cet ouvrage quand on le déroule. »
L’objectif de la formation était donc d’apprendre à lancer ces fils :
- inventer des formulettes, avec leur phrasé plus chantant, leurs rimes.
- rythmer un conte en y ajoutant des onomatopées liées à chaque intervention d’un animal ou d’un élément naturel,
- créer un dialogue comme celui du petit Chaperon rouge et du loup dans le conte de Perrault,
- imaginer une adresse au héros qui marquera chaque péripétie du récit,
choisir une formule d’entrée pour se présenter et obtenir le silence du public, etc
2012 Les dialogues dans les contes avec Ralph Nataf
Excellent pédagogue, Ralph Nataf anime des stages à l’Age d’Or de France. Il propose aussi, dans le cadre de l’ARPLE (Association de Recherche et de Pratique sur le Livre pour Enfants), un cycle du conte (initiation et approfondissement). En 2014, il a créé Le cocher du rabbi au Centre Mandapa dans le cadre du cycle : « Le Tour du conte en 80 mondes » et La Controverse à l’Espace Jemmapes (Paris, 10e) avec Nathalie Leone. Le conteur est le narrateur de l’histoire, mais il est aussi tour à tour chacun des personnages, sans s’incarner totalement en eux comme le ferait un comédien.
Un équilibre difficile à tenir !
Nous avons aussi travaillé avec Edith Vuarnesson, une formation plus axée sur l’enrichissement de notre répertoire et avec Wanda qui nous a accueillies à la Maison des contes et des histoires (Paris, 4e) pour nous faire partager sa passion des contes et son « savoir dire ».
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