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Témoignages – Conter en centre de loisirs

» Pour moi, raconter en centre de loisirs a été comme un voyage au long cours. Imaginez une de ces écoles doubles 1930, en brique rouge et décor de brique émaillée, avec ses deux portes, au-dessus desquelles on voit encore écrit « Filles » d’un côté et « Garçons » de l’autre, qui donnent sur deux cours et deux bâtiments symétriques aux couloirs larges et aux grands escaliers. Maintenant ces bâtiments abritent l’école pour le premier cycle, celle pour le second cycle et les deux centres de loisirs pour les petits et les grands le mercredi après-midi. Je vais y raconter une fois par mois depuis six ans. Longtemps j’y suis allée seule, dorénavant nous y allons à deux ce qui permet de varier les voix et les répertoires.

Quand j’arrive, en général, les enfants sont assis en cercle dans le vaste préau et choisissent leurs activités pour l’après-midi. Ceux qui veulent écouter les contes lèvent la main. Le nombre varie d’une fois à l’autre, mais nous avons un gros contingent de fidèles : vingt enfants passionnés !

Baba yaga

Nous montons jusqu’à la BCD (la bibliothèque de l’école), accompagnées par un animateur. J’ai remarqué que ce rôle d’accompagnateur était considéré comme un privilège. L’un d’eux m’a longtemps appelée « la comtesse » ce qui me donnait une toute autre stature.

Dans la bibliothèque, les enfants s’asseyent en demi-cercle sur la moquette et des bancs recouverts de coussins. Nous sommes assises devant eux sur des chaises d’enfants et nous commençons. Les contes se succèdent, contes merveilleux russes : Vassilissa la-très-Belle confrontée à la Baba Yaga (représentée ici par l’illustrateur Bilibine).

Nous intercalons des histoires qui demandent une participation de la part des enfants, des refrains qu’ils reprennent avec des gestes, des séries d’épisodes qu’il faut retrouver dans les histoires à répétitions que l’on appelle des randonnées.

Pendant quelques séances nous avons eu la chance d’avoir avec nous un animateur qui rythmait nos contes au djembé, c’était magique. Mais même juste avec la voix, malgré le bain d’images dans lequel ces enfants sont immergés, cela m’étonne toujours qu’ils se laissent captiver et qu’ils gardent  le même plaisir à imaginer.  »

Anne Paoli



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