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Témoignages – Conter à l’école

L’Ecole Sainte Geneviève, rue d’Assas à Paris.

« Les conteuses de RESSAC interviennent dans cette école, depuis 2008 : en maternelle et à l’école élémentaire (CP, CE, CM).
En 2009-2010, nous avons fait une expérience malheureuse. L’école avait demandé que nous contions tous les mercredis matin à des groupes d’élèves pendant que les professeurs s’occupaient d’enfants en difficulté (soutien scolaire individualisé).

Nous étions trois conteuses : Anne Paoli, Dominique Bourdat et moi-même, mais les racontées étant trop rapprochées, l’intérêt des élèves a disparu. Les professeurs n’étant pas présents, nous nous épuisions à faire de la discipline, en dépit de l’effort que nous faisions pour raconter de nouvelles histoires chaque semaine.

Nous sommes revenues à un rythme plus raisonnable, en proposant chaque trimestre des dates aux professeurs intéressés. Les professeurs nous connaissent bien maintenant et nous accueillent avec beaucoup de chaleur et d’intérêt dans leurs classes. Les enfants sont de nouveau attentifs, enthousiastes et rieurs !

Une particularité de l’école

L’école Sainte Geneviève accueille un certain nombre d’enfants malentendants. La méthode d’apprentissage de la lecture en CP tient compte de ce handicap. Quand nous venons raconter, on nous fait souvent porter un petit micro relié à l’appareil d’un enfant qui suivra ainsi l’histoire. Souvent aussi la « codeuse » est là, particulièrement en maternelle, elle suit le conte et le traduit instantanément dans l’un des langages de signes. Parfois on voit son visage et ses gestes s’animer comme si elle-même contait ! et l’enfant la regarde et sourit !

L’Ecole maternelle Jeanne d’Arc au Kremlin-Bicêtre

« J’ai commencé de conter dans cette école en 2008. J’avais suivi des stages mais je n’avais pas encore vraiment pratiqué. Je débutais. Je devais me constituer un répertoire.

J’allais à l’école une fois par mois et je racontais successivement aux trois sections de maternelle, jamais plus d’une demi-heure dans chaque classe. L’accueil d’Audrey, professeur de grande section, n’a jamais cessé d’être chaleureux et encourageant !
Peu à peu, j’ai appris à « sentir » les réactions des enfants et à repérer les histoires les plus adaptées à leur niveau de compréhension. J’ai mesuré le fossé qui sépare la grande section (les enfants ont 5 ans) de la petite section (les enfants sortent de la crèche, ils ont trois ans).

On peut presque tout raconter en grande section, à condition d’adapter un peu son langage et d’éviter certaines formes d’humour incompréhensibles à cet âge !
En petite section, il faut chanter, apporter des objets – peluches, marionnettes – qui faciliteront l’écoute, il faut jouer sur les bruits, l’évocation de situations de la vie quotidienne. Le répertoire est plus limité.

En moyenne section, beaucoup d’histoires captivent l’auditoire, à condition de n’être pas trop longues et compliquées.
Dans toutes les classes cependant, on prend soin de mettre en place un rituel de début et de clôture de la racontée (par une marotte ou une marionnette familière par exemple).
Il faut aussi ménager des intermèdes entre deux histoires, par des jeux avec les mains, les doigts, la présentation d’instruments de musique (par exemple, ce gong, qui vient de Birmanie, et peut introduire ou clore la racontée). Il est aussi souhaitable de faire participer le public, avec des chants, des contes de randonnée.

A partir de 2011, une autre conteuse, Liliane Valery, m’a accompagnée lors de ces racontées ; ma tâche a été alors grandement facilitée : le fait de mener la séance à deux permet de varier les voix, les styles ; l’attention des enfants se fixe mieux.
C’est une grande joie de retrouver régulièrement tous ces jeunes enfants qui nous connaissent par nos noms, nous accueillent, réagissent avec spontanéité, nous offrent leurs dessins, leurs bravos ! »



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